Formation pour devenir directeur financier : comment choisir la meilleure ?

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Un chiffre s’impose, sec et sans détour : 85 % des directeurs financiers du CAC 40 ont décroché un Bac+5. Grandes écoles, expertise comptable, gestion : le moule semble fait pour eux. Mais, loin de se limiter à ce schéma, certains profils venus des sciences, de l’ingénierie ou du droit se frayent un chemin vers la haute finance lorsqu’ils savent jongler avec les compétences transversales et s’appuyer sur une expérience managériale solide.

La pression des nouvelles réglementations et le rythme effréné de la digitalisation bouleversent aujourd’hui les parcours classiques. Les certifications ciblées et la formation continue gagnent du terrain. Le paysage se transforme, et les attentes des entreprises aussi.

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Le rôle du directeur administratif et financier : bien plus qu’un expert des chiffres

Le directeur administratif et financier, DAF ou CFO pour les initiés, ne se contente pas de veiller sur les comptes. Sa place dans l’entreprise est centrale, stratégique. Certes, il surveille les équilibres financiers mais son quotidien déborde largement des tableaux Excel. Il conseille la direction générale, trace la trajectoire financière et pilote la performance globale.

Au fil de ses journées, le DAF touche à tout : comptabilité, trésorerie, contrôle de gestion, mais aussi ressources humaines, juridique et fiscalité. Sa mission : garantir la fiabilité des comptes, anticiper les coups durs, sécuriser la trésorerie. Il veille à la conformité réglementaire, donne l’impulsion à la digitalisation et garde un œil sur la gestion des risques. Discussions serrées avec les banquiers, négociations avec investisseurs, collaborations avec commissaires aux comptes et analystes financiers : rien ne lui échappe.

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Être DAF, c’est aussi s’installer dans le cercle rapproché du comité de direction et parfois du conseil d’administration. Il éclaire les décisions du PDG, conseille les actionnaires, pilote des projets de transformation. Sa place ? Partout où la stratégie se construit, que ce soit dans une multinationale, une PME, une ETI, le secteur public ou une ONG.

Voici les responsabilités majeures qui rythment la fonction :

  • Stratégie, gestion des risques et conformité : piloter l’entreprise dans la bonne direction.
  • Supervision des équipes : unir et entraîner les services financiers, RH et juridiques.
  • Négociation : échanger avec actionnaires, filiales, banques, partenaires et investisseurs.

Côté rémunération, le salaire du directeur financier varie selon la structure, le secteur et le parcours. Plus l’enjeu est grand, plus la fiche de paie s’alourdit. Et chaque décision pèse sur la destinée de l’entreprise.

Quelles compétences incontournables pour réussir dans la fonction de DAF ?

Impossible de tenir ce poste sans un socle technique solide. Le directeur administratif et financier doit parfaitement maîtriser comptabilité, gestion, audit, contrôle de gestion, fiscalité, droit des affaires. À ces fondamentaux s’ajoutent une expertise des outils informatiques et des systèmes d’information, désormais indispensables pour piloter la performance.

Mais l’excellence technique ne suffit pas. Il faut savoir lire entre les chiffres, anticiper le marché, accompagner la transformation de l’entreprise. Le DAF doit réagir vite, maîtriser la négociation avec actionnaires ou banques, et s’imposer par sa rigueur organisationnelle.

Les qualités humaines font la différence. Fédérer une équipe, gérer la pression, communiquer clairement, collaborer avec la direction, les commissaires aux comptes, les filiales : tout cela demande leadership, gestion du stress, sens relationnel. Éthique et intégrité ne sont pas négociables : sans elles, la confiance s’effondre.

Maîtriser l’anglais est désormais incontournable, et la pratique d’une seconde langue donne une longueur d’avance dans les groupes internationaux. Curiosité, polyvalence, capacité à se remettre en question : ces qualités alimentent un métier en perpétuelle mutation.

Parcours de formation : diplômes, spécialisations et voies d’accès à privilégier

Le chemin vers la fonction de directeur financier commence généralement par des études exigeantes. Un Bac+5 en finance, gestion ou comptabilité pose les bases. Le DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion), par exemple, offre une porte d’entrée solide vers le poste de DAF dans tout type d’organisation.

Les masters spécialisés, Master Finance, Master Contrôle de gestion, Master Finance d’Entreprise, Master CCA (Comptabilité Contrôle Audit), permettent d’acquérir une double compétence : technique et stratégique. Les diplômés des grandes écoles de commerce (HEC Paris, ESSEC, ESCP) et des écoles d’ingénieurs (ECAM, HEI, écoles centrales) ont un net avantage sur le marché du travail. Les Instituts d’Études Politiques viennent compléter cette palette, notamment pour les profils tournés vers l’institutionnel ou le secteur public.

Passer par un cabinet d’audit ou d’expertise comptable forge la rigueur, l’analyse et la vision transversale recherchées dans la fonction. Certains accèdent au poste après avoir occupé des fonctions de RAF (Responsable administratif et financier). La formation continue et les certifications professionnelles (ICCF, ACFF, MBA) facilitent la reconversion ou l’évolution pour ceux venus d’autres horizons, et valorisent les parcours atypiques.

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Les clés pour choisir une formation adaptée à votre projet professionnel

Sélectionner une formation pour devenir directeur financier pertinente suppose d’examiner plusieurs aspects : le contenu du programme, la reconnaissance du diplôme ou de la certification, les modalités pédagogiques, et surtout l’adéquation avec ses propres ambitions. Le marché regorge d’options : MBA en finance, MSc Analyse Financière Internationale, certifications ciblées (ICCF, ACFF), programmes d’excellence comme le C-Suite Program Directeur Financier en partenariat avec HEC ou ESCP.

Le choix dépend aussi de la trajectoire envisagée. Pour viser l’international, le CFA (Chartered Financial Analyst) ou le CPA (Certified Public Accountant) ouvrent des portes. Ceux qui préfèrent une approche opérationnelle peuvent opter pour l’alternance, la VAE (Validation des acquis de l’expérience) ou des formations continues labellisées Qualiopi, finançables via le CPF. Avec la digitalisation du secteur, impossible de faire l’impasse sur des modules dédiés à la FinTech, à l’analyse de données ou à la maîtrise des outils numériques.

L’environnement d’apprentissage compte plus qu’on ne le croit. Un cursus construit avec des entreprises, des cabinets de conseil ou des institutions financières donne accès à des cas concrets, à des intervenants d’expérience et à des réseaux précieux. Il est vivement recommandé de privilégier les dispositifs qui conjuguent théorie, études de cas et immersion en entreprise : rien de tel pour aiguiser la vision stratégique, accélérer la montée en compétences et gagner le recul attendu d’un directeur financier.

À l’heure où la fonction évolue aussi vite que le marché, choisir la bonne formation, c’est déjà faire preuve de la lucidité et de la capacité d’anticipation que l’on attend d’un futur DAF. La suite ? Elle s’écrit chaque jour, dans la réalité des entreprises et des défis à relever.