Théorie de l’apprentissage connectif : définition et concepts clés

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La théorie de l’apprentissage connectif, développée par George Siemens et Stephen Downes, réinvente la manière dont nous acquérons des connaissances à l’ère numérique. Contrairement aux approches traditionnelles centrées sur l’individu, elle met l’accent sur les réseaux de connexions entre les personnes et les informations. Selon cette théorie, l’apprentissage émerge de la capacité à naviguer, à filtrer et à intégrer des informations provenant de diverses sources.

Les concepts clés incluent la diversité des opinions, la croissance continue des connaissances et l’importance de la prise de décision dans l’apprentissage. L’apprentissage n’est plus perçu comme un acte solitaire mais comme un processus dynamique et collaboratif.

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Définition de la théorie de l’apprentissage connectif

La théorie de l’apprentissage connectif repose sur deux piliers : l’apprentissage organisationnel et l’apprentissage individuel. Ces deux dimensions sont interdépendantes. L’apprentissage organisationnel se nourrit des apprentissages individuels et vice versa. Cette symbiose permet aux organisations de s’adapter et d’évoluer dans un environnement en perpétuel changement.

Concepts

  • L’apprentissage organisationnel : Ce concept désigne le processus par lequel une organisation améliore ses actions et augmente ses connaissances collectives. Il est tributaire des contributions de chaque individu au sein de l’organisation.
  • L’apprentissage individuel : Il se réfère à la manière dont une personne acquiert de nouvelles compétences et connaissances. Cet apprentissage se fait souvent grâce à des interactions avec d’autres individus et des ressources variées.

Faits

  • L’apprentissage organisationnel dépend de l’apprentissage individuel. Chaque membre de l’organisation apporte son lot de connaissances, formant ainsi un réseau de savoirs interconnectés.

Cette approche connectiviste se distingue des théories traditionnelles en insistant sur le rôle fondamental des réseaux et des connexions. L’apprentissage se produit non seulement par l’accumulation d’informations mais aussi par la capacité à naviguer et à filtrer ces informations de manière efficace.

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Origines et évolution du connectivisme

Les premières pierres de la théorie de l’apprentissage connectif ont été posées par Ludwig von Bertalanffy, inventeur de la théorie des systèmes. Cette théorie propose une vision holistique des organisations et des individus, vue comme des systèmes ouverts en interaction constante avec leur environnement. Von Bertalanffy a ainsi jeté les bases de la compréhension systémique des processus d’apprentissage.

Edgar Morin a enrichi cette approche en introduisant des concepts tels que la néguentropie et l’émergence. La néguentropie, opposée à l’entropie, représente l’organisation et l’ordre croissants dans un système. L’émergence, quant à elle, décrit les phénomènes nouveaux qui apparaissent de l’interaction entre les éléments d’un système, dépassant la somme de ses parties individuelles.

Les contributions de Lussato et Le Moigne, qui ont tous deux reconnu et étendu les travaux de von Bertalanffy, ont aussi joué un rôle significatif dans l’évolution du connectivisme. Leurs travaux mettent en lumière la nécessité de considérer les systèmes comme des entités dynamiques et adaptatives, capables de s’auto-organiser et d’évoluer en réponse à des stimuli externes et internes.

Personnes Contributions
Ludwig von Bertalanffy Inventeur de la théorie des systèmes
Edgar Morin Contributions à la théorie des systèmes avec la néguentropie et l’émergence
Lussato Reconnaissance de von Bertalanffy
Le Moigne Contributions à la théorie des systèmes

Ces fondations théoriques ont permis de développer une compréhension plus nuancée de l’apprentissage, intégrant les interactions complexes entre les individus et leurs environnements. Le connectivisme se positionne ainsi comme une réponse adaptée aux défis contemporains de l’apprentissage dans un monde de plus en plus interconnecté.

Concepts clés du connectivisme

La théorie des systèmes constitue le socle du connectivisme. Elle inclut divers concepts comme la néguentropie, l’entropie, la rétroaction, l’émergence, la cybernétique et la théorie de l’information. Ces notions permettent de comprendre comment les systèmes, qu’ils soient biologiques, sociaux ou technologiques, s’organisent, se régulent et évoluent.

  • Néguentropie : La mesure de l’ordre croissant dans un système, opposée à l’entropie.
  • Entropie : La tendance naturelle au désordre au sein d’un système.
  • Rétroaction : Les mécanismes qui permettent à un système de s’auto-réguler en réponse à des changements internes ou externes.
  • Émergence : Les phénomènes nouveaux résultant de l’interaction des éléments constitutifs du système.
  • Cybernétique : L’étude des systèmes de contrôle et de communication au sein des organismes et des machines.
  • Théorie de l’information : La quantification, le stockage et la communication de l’information dans les systèmes.

Un concept central du connectivisme est celui de système ouvert. Contrairement à un système clos, un système ouvert interagit continuellement avec son environnement, échangeant énergie, matière et information. Cette interaction constante permet au système de s’adapter et de se transformer, illustrant la nature dynamique et adaptative des systèmes sociaux et des entreprises.

Les systèmes sociaux, tels que les entreprises, exemplifient cette dynamique. Une entreprise, en tant que système social ouvert, s’appuie sur les interactions avec son environnement pour évoluer et prospérer. Elle incarne ainsi les principes de la théorie des systèmes, intégrant la néguentropie, l’émergence et la rétroaction dans ses processus organisationnels.

apprentissage connectif

Applications pratiques et exemples concrets

L’application de la théorie de l’apprentissage connectif trouve écho dans diverses disciplines et contextes professionnels. Prenez l’exemple des entreprises modernes : elles illustrent parfaitement le fonctionnement d’un système ouvert et social. Grâce à l’interaction constante avec leur environnement, elles peuvent s’adapter, évoluer et prospérer.

Études de cas notables

De nombreux chercheurs ont étudié et mis en pratique les concepts du connectivisme. Parsons, Katz et Kahn se sont penchés sur le système social, explorant comment les groupes humains s’organisent et fonctionnent. Rojot, quant à lui, a approfondi la notion de système ouvert, soulignant l’importance des échanges avec l’environnement.

  • Parsons, Katz et Kahn : Études sur le système social
  • Rojot : Recherche sur le système ouvert
  • Le Bas : Exploration de la néguentropie
  • Reix, Argyris et Schön : Travaux sur l’apprentissage organisationnel
  • Lawrence et Lorsch : Études sur les entreprises

Apprentissage organisationnel

L’apprentissage organisationnel repose sur l’apprentissage individuel, comme le soulignent les travaux de Reix, Argyris et Schön. Ces chercheurs ont démontré que les organisations apprennent et s’améliorent grâce aux expériences et aux connaissances acquises par leurs membres. Cette dynamique reflète une approche connectiviste où les flux d’information et les interactions jouent un rôle central.

Exemple concret

Prenons une entreprise comme Google. En tant que système ouvert, Google interagit constamment avec son environnement technologique et social. Elle intègre les retours des utilisateurs, les avancées technologiques et les tendances du marché pour ajuster ses stratégies et innover. Cette capacité à s’adapter et à évoluer incarne les principes du connectivisme, démontrant la pertinence de cette théorie dans un contexte professionnel actuel.